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Sainte-Marguerite,
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L'église


Ce fut, suivant Ruyr, la première paroisse créée dans le Val de Galilée. Elle desservit les hameaux du Faing, Remémont, Fouchifol, Remomeix, Nayemont, les Hautes et Basses-Fosses.



De cette église, il reste encore quelques débris encastrés par les constructeurs, au VIIIème siècle dans les murs de la tour.

                                        
 

Sur la façade septentrionale, au-dessus des fenêtres, on voit trois bustes d'hommes accoudés à la muraille qui semblent supporter un lourd fardeau. La forme des moustaches, la coupe des cheveux indiquent bien la période carolingienne. Deux têtes de la même époque, l'une plus grande que nature, sont encastrées au-dessus.
 
Sur la façade orientale, quatre autres têtes semblables sont irrégulièrement distribuées dans la maçonnerie.

 

 
L'absence de symétrie dans la disposition de ces neuf figures prouve qu'elles ont été encastrées là comme ornement à utiliser provenant d'un ancien édifice. On remarque que l'église est exactement orientée à rebours, c'est-à-dire que son chevet, au lieu d'être à l'Orient, se trouve à l'Occident. A l'origine, il n'en était pas ainsi; le clocher actuel surmontait le choeur, et le porche se trouvait du côté de la Meurthe, la dominant du haut de sa terrasse et présentant, vu du pont, une perspective autrement pittoresque que celle de la lourde abside moderne, déparée encore par son revêtement de bandeaux.
 
Cette position du clocher sur le choeur était fort usitée autrefois dans notre région. Mais cette disposition entraîna si souvent des démêlés entre les paroissiens et le Chapître de Saint-Dié, que ce dernier fit transformer presque toutes les églises du Val de Galilée lorsque d'importantes réparations lui en donnaient l'occasion. On les retourna, pour ainsi dire, en sens contraire, mettant le porche à la place du choeur, sans se soucier de l'orientation.

La tour

Dans toutes les descriptions des Vosges publiées jusqu'ici, on lit que la tour de Ste-Marguerite est du style carolingien et qu'elle est le dernier reste du monument édifié par l'Empereur. Il suffit cependant de considérer ses baies en ogive, encore peu accentuées, pour s'assurer qu'elle appartient à l'époque de transition du style roman au gothique, c'est à dire au commencement du XIIIème siècle.


La partie inférieure de la tour a été entièrement remaniée au XVIème siècle et sa porte est moderne. Mais on peut admirer la belle ordonnance des fenêtres géminées du second étage, ornées de doubles colonnes, dont le fût est coupé au milieu par une bague nervée et dont les chapiteaux sont ornés de feuillages variés.

 

Les fenêtres de l'étage supérieur ont eu leurs ogives coupées maladroitement, lorsque, pour refaire le toit, on supprima les quatre frontons qui terminent la tour et dont les traces se voient encore.

 

Cette tour a été classée MONUMENT HISTORIQUE en Juin 1926.


L'intérieur


La nef actuelle date de 1835, époque de la désorientation de l'église. Elle comprend cinq travées séparées par de lourdes colonnes, deux bas-côtés et se termine par un choeur  en hémicycle. D'après un ancien plan, la nef qui existait auparavant, n'avait que 19,35 m de longueur sur 9,84 m de large, à l'intérieur. Le choeur se trouvait sous le clocher, mesurait 6,30 m sur 5,40 m et était éclairé par deux fenêtres.

        
 

A l'emplacement de la grande porte actuelle se trouvait une sacristie qui fut démolie lors de l'agrandissement de l'église et fut reportée à l'ouest.

 
 

L'abside a été restaurée en 1924. En effet ses vitraux avaient été détériorés au cours de la bataille qui détruisit, le 25 Août 1914, douze maisons de Ste-Marguerite, entre autres le presbytère, reconstitué après la guerre de 1914-1918.

 

 



Comme mobilier, on remarque huit statues modernes : Le Sacré-Coeur, Saint Antoine, Saint Joseph, Sainte  Marguerite, Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, Sainte Jeanne d'Arc, Notre-Dame de Lourdes, Notre-Dame de Pitié.



 

On y voit également huit grandes toiles représentant les épisodes de la vie de Sainte Marguerite. On lit, au bas de l'une d'elles l'inscription suivante :  

 

"DOMINICUS DURAND SANCTIS HIS AEDIBUS OCTO
SPONTE SACRA IMPENSIS HAEC SIMULACRA DEDIT
QUAEQUAE RENARD RESTORE LOCI CONSORTE QUE LAMBLE
SOLERTI VOGIN PICTA FUERE MANU 1720"

C'est à dire  "Dominique DURAND acheta et donna de plein gré à ce saint temple ces huit tableaux, peints par la main adroite de VOGIN, en 1720, RENARD étant curé du lieu et LAMBLE, vicaire".

        

Dominique DURAND était chanoine de Saint-Dié. Quant au peintre VOGIN ou VOSGIEN, malgré une certaine habileté de facture qui légitimerait le "solerti manu" du versificateur, ni le dessin, ni la couleur de ses toiles ne contribueront beaucoup à le tirer de l'oubli où l'ont laissé les biographes contemporains.

        

On remarque aussi, sur les autels collatéraux, deux grandes statues en bois, un peu trop dorées signées Roger à Rambervillers, et qui sont les oeuvres du père d'un sculpteur vosgien dont le talent est très apprécié.


Les cloches

Trois cloches équipent le clocher :
 

  1. Diamètre : 1m31, poids : 1 322 kg, baptisée «Marie-Marguerite-Augustine», bénite en 1895, fondeur : Ferdinand FARNIER de ROBECOURT (Vosges).
     
  2. Diamètre : 1m17, poids : 939 kg, baptisée «Marie-Marguerite», bénite en 1812, fondeur Claude-Joseph THOUVENOT de SAULXURES-LES-BULGNEVILLE (Vosges).
     
  3. Diamètre : 1m06, poids : 697 kg, baptisée «Anne Quirin», bénite en 1812.